Dans sa dernière note de conjoncture, le Think Thank Care relance le débat sur “les blocages à surmonter “ qui entoure la mise en œuvre de l’accord d’association entre l’Algérie et l‘Union européenne, en élaborant un plaidoyer qu’il estime, pour assumer son analyse, “clair, réfléchi et solidement argumenté qui fait encore défaut à ce jour” .
En préambule de la note, le cercle de réflexion,revient sur le sujet du blocage , déjà évoqué en 2020, lors de la 12 session du conseil d’association Algérie-UE, centrée sur les relations bilatérales et du comment, corriger le déséquilibres de la balance des échanges commerciaux négatives enregistrée à partir de 2015 en faveur des européens, ensuite remis à discussion de nouveau, au menu du Conseil des ministres, le 31 octobre 2021, au cours du quel, le Président de la République avait instruit le gouvernement « à l’effet de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’Union Européenne (UE), clause par clause, en fonction d’une vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant, en tenant compte de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois ».
À ce chapitre, le cercle Care s’inscrit en porte à faux aux arguments invoqués par les autorités économiques algériennes pour rediscuter l’accord, à commencer par la principale cause de la détérioration des équilibres de la balance commerciale, négative depuis 2015. Sur ce point , le Think Thank Care constate dans son analyse avec chiffres à l’appui, que le déficit de la balance en défaveur de l’Algérie n’est pas exclusif à l’accord avec L’UE, mais, s’étend à l’ensemble de tous les accords préférentiels, comme pour l’ensemble des pays de la Grande Zone Arabe de Libre Echanges ( Gzale), et voir même avec la Chine, avec qui elle n’est pas lié, par aucun accord commercial préférentiel, précise la note.
Plus loin, encore fois défendant l’accord, Care s’interroge, s’il est vraiment raisonnable d’invoquer, la perte de ressources fiscales liée au démantèlement tarifaire, sujet invoqué par l’Algérie en 2020, qu’elle estime, « qu’il est un des volets les plus marquants de l’accord signé entre les deux parties, il est au cœur même de son dispositif « , et se montre plus dure en rappelant « qu’il s’agit là de l’obligation principale à laquelle la partie algérienne est appelée à se soumettre au titre de son engagement dans l’accord, il paraît dès lors malvenu de s’en plaindre après coup ».
Le document dénombre d’autres griefs, présentés par l’Algérie, réconfortant l’analyse de l’ association qui va à contre courant des arguments jugés insuffisants , à savoir sur les question la faiblesse du flux de IDE européenne sur le marché algérien sur lesquelles elle avait compté pour combler sa situation de pays mono-exportateur, d’une part, et d’autre part la demande algérienne de renforcer la protection du tissu productif interne en ’appliquant, depuis 2018 des droits de douane renforcés sur une liste de 922 positions tarifaires et comptant l’élargir à quelques 2608 positions .
Pour en découdre avec le blocage du désaccord qui oppose l’Algérie à l’UE, selon l analyste de Care, concluant que » les autorités économiques algériennes ont face à elles une double option à savoir, soit, qu’elles procèdent à la dénonciation de l’accord, en référence à son article 107 qui dispose que « chacune des parties peut dénoncer l’accord en notifiant son intention à l’autre partie. L’accord cesse d’être applicable six mois après cette notification ». Il n’est besoin, en l’occurrence, d’aucune justification. Il suffit pour cela de confirmer le constat d’une impasse et d’une expérience de partenariat qui n’aura pas été concluante.
La seconde option est la sortie de l’accord, qui selon le cercle ne peut pas être retenue que pour des raisons politiques ou autres. Dans le cas où c’est cette seconde option qui est privilégiée, comme l’a laissé implicitement entendre le Conseil des ministres du 31 octobre 2021, alors force est de reconnaître que, en sus des faiblesses certaines de l’accord que l’Algérie pourrait demander à corriger, il y a nécessité, pour sa part, à engager les transformations indispensables au niveau de l’organisation de son commerce extérieur. Seules, de telles transformations pourront la mettre en situation de gérer correctement et de tirer un réel bénéfice de son association avec le partenaire européen, de même que ses relations économiques et commerciales avec l’ensemble de ses partenaires à travers le monde a conclu l’analyste du document.