Le secteur du médicament est à l’heure actuelle celui qui montre la voie aux autres acteurs de divers secteurs industriels en Algérie. Il se classe deuxième sur le continent après l’Afrique du Sud et premier dans le Maghreb.
L’Algérie est en passe de planter son drapeau de hub pharmaceutique sur la carte de l’Afrique. L’ambition est grande et légitime lorsqu’on observe l’évolution enregistrée ces dix dernières années dans ce secteur. Une croissance de 10%, plus de 100 producteurs et environ 40 autres qui vont suivre qui sont dans l’attente d’autorisations ou d’agréments. Jusqu’à l’heure actuelle, l’Algérie a pu renverser la vapeur. La production locale dépasse les 50% de ses besoins, faisant réduire la facture d’importation de plus de 2 milliards de dollars. L’année 2020 sera celle de la confirmation mais surtout de développement d’une industrie capable de dépasser les frontières. Cet optimisme est aussi partagé et affiché par les grands groupes étrangers implantés dans le pays, qui voient en l’Algérie un portail pour le continent dans les deux à trois années à venir. Leur investissement en est la preuve de leur stratégie, à l’image de Sanofi, actuellement leader avec 20% de parts de marché. La construction d’un grand complexe pharmaceutique de 6 hectares à Sidi Abdallah, avec un investissement de 85 millions d’euros, renseigne sur sa détermination à garder son fauteuil de n° 1 et atteindre l’Afrique à partir d’Alger.
Le gouvernement actuel fait de l’industrie pharmaceutique sa priorité et un ticket d’entrée sur le continent. Son forcing à mettre en place plusieurs textes et lois favorisant les producteurs locaux montre un intérêt certain pour l’exportation. D’ailleurs, le ministre de l’Industrie pharmaceutique et ancien président de l’Ordre des pharmaciens, en l’occurrence Lotfi Benbahmed, ne s’en cache pas. Il n’hésitera pas à lancer lors d’une intervention sur une chaîne de Radio à Alger que « …nous avons les capacités de devenir un jeune dragon de l’industrie pharmaceutique ». La création de ce poste de ministre pour ce secteur, qui n’a existé dans aucun autre gouvernement depuis l’Indépendance, semble dévoiler d’entrée la nouvelle politique économique du pays qui trace les priorités des domaines à investir et des acteurs à encourager pour réaliser des performances majeures. Pour l’heure, l’Algérie s’emploie à protéger la production nationale avec l’interdiction des importations des médicaments fabriqués localement et assurer dans les délais très courts l’autosuffisance.
Le secteur du médicament est à l’heure actuelle celui qui montre la voie aux autres acteurs de divers secteurs industriels en Algérie. Il se classe deuxième sur le continent après l’Afrique du Sud et premier dans le Maghreb. Il est montré comme une réussite et une locomotive pour l’économie nationale.
Nombreux sont les autres défis qui l’attendent pour les prochaines années, tels que la recherche et le développement, la diversification à l’international, la fabrication des intrants des médicaments…
Aujourd’hui, la production nationale est concentrée sur le générique. Ce marché risque d’être saturé ou étroit pour les différents laboratoires existants ou à venir, à l’image de l’industrie du ciment qui se retrouve avec un excédent de 6 millions de tonnes que les producteurs peinent à commercialiser à l’international. L’Algérie détient la base du secteur pharmaceutique, qui est appelé à se développer et à s’ouvrir à d’autres entités et s’élargir vers les bio similaires.
Les industriels algériens, qui ont acquis une expérience assez importante dans le domaine pharmaceutique à tous les niveaux, puisque dans leur majorité ils sont producteurs, grossistes-distributeurs, doivent avoir une autre ambition, celle de s’implanter en dehors de l’Algérie ou de réaliser des fusions comme en Afrique, à l’instar de certains pays arabes qui ont investit dans notre pays.
M. C.