Le marché des assurances, toutes activités confondues, a enregistré, à fin juin, un montant de 71 milliards de dinars contre 81,2 milliards de dinars à la même période de 2019, soit une régression de 12,5%.
Quant aux acceptations internationales, elles marquent une hausse de 1,4% comparativement au 1er semestre 2019, a annoncé le Conseil national des assurances (CNA) dans sa dernière note de conjoncture du T2 2020.
La production des assurances de dommages, toutes branches confondues, a connu une baisse de 9,3 milliards de dinars, soit un taux de 13,3%, passant de 70,1 milliards de dinars au terme du 1er semestre 2019 à 60,8 milliards de dinars au premier semestre 2020. Ce repli est, selon le même document du CNA, engendré par la baisse constatée au niveau de toutes les branches, suite à la pandémie de Covid-19 qui a touché l’économie dans tous ses secteurs.
Production de la branche crédit en décroissance de 23,4%
Il est à noter que l’analyse par secteur d’activités économiques fait ressortir que la branche la plus impactée est celle du crédit qui enregistre le plus fort taux de régressions, soit de 23,4%. La production de l’assurance crédit enregistre un chiffre d’affaires de 955,3 millions de dinars, contre 1,2 de milliard de dinars à la même période en 2019. Cette baisse est la résultante de la régression de toutes les sous-branches, à savoir crédit à la consommation (-40,9%), crédit hypothécaire (crédit immobilier) (-39,3%), crédit à l’exportation (-11,4%) et insolvabilité générale (crédit domestique) (-9,7%). Ainsi, la branche crédit est tirée vers le bas par la diminution des revenus des ménages, générant, de ce fait, la baisse de la demande sur le financement de logement (les ménages étant dans l’obligation de réduire leurs dépenses au strict minimum).
Même tendance baissière dans l’ordre décroissant pour la branche agriculture (-25%), suivie de l’IRD (-16,8%), le transport (-11,9%) et l’automobile (-10%). Après l’activité automobile, la branche incendie et divers risques (IRD) représente 37% de parts du marché des assurances. Cette dernière n’est pas non plus épargnée par la tendance baissière de l’activité de 16,8%, expliquée en grande partie par le ralentissement significatif du rythme de lancement des grands projets de construction, par la cessation d’activité de plusieurs clients, la révision à la baisse des capitaux assurés, ainsi que le décalage d’émission d’importantes primes d’assurance. En revanche, pour le secteur agricole, l’origine de la régression ne réside pas dans la baisse de l’activité agricole mais dans le non-renouvellement d’importants contrats, précise la note. Le chiffre d’affaires enregistré par cette branche agricole s’élève à un peu plus d’un milliard de dinars, soit une perte de 358,6 millions de dinars comparativement au S1 2019. En parallèle, il y a lieu de signaler la progression enregistrée au niveau des assurances bovine, dromadaire et équine qui est de l’ordre de 11,2%, 167,7% et 329,7% respectivement et ce, grâce à la signature de plusieurs conventions d’assurances avec des complexes avicoles et éleveurs de bovins, ainsi que les efforts de sensibilisation en direction des éleveurs pour la protection de leurs cheptels.
Assurance automobile et transport en recul respectivement de 10% et 11,9%
En dépit d’un recul de 10%, la branche automobile représente plus de 55% du portefeuille des parts des assurances dommage. Elle a enregistré un chiffre d’affaires de 33,8 milliards de dinars.
Une décroissance due au nombre de contrats souscrits qui ont fléchi de 7,2% par rapport au S1-2019. Les risques non obligatoires, qui dominent le portefeuille de la branche automobile avec une part de 75,3%, marquent une régression de 11,7% par rapport à la même période de 2019. La baisse affichée, au terme du 1er semestre, est aussi expliquée, essentiellement, par la suspension de l’activité des usines de montage automobile, conséquence de la double crise politique (en 2019) et sanitaire (en 2020) du pays, entraînant, de ce fait, une baisse des souscriptions. L’impact direct et récent étant la fermeture de showrooms des partenaires et de certains bureaux de souscriptions suite au confinement imposé par l’État. Aussi, il y a l’impact négatif de l’instauration de la taxe anti-pollution qui a causé une baisse du nombre de contrats souscrits en garanties facultatives.
En revanche, le recul de la branche transport tire son explication, principalement, par le climat économique que traverse le pays en raison de la crise sanitaire. Au titre du premier semestre 2020, elle enregistre un recul de 11,9% et affiche une production de 2,2 milliards de dinars, contre 2,5 milliards de dinars au premier semestre 2019.
La réassurance en recul de 54% au 2e trimestre 2020
L’activité de la réassurance a connu, au cours du deuxième trimestre 2020, une régression conséquente de 51,4% par rapport au deuxième trimestre 2019, toutes affaires confondues, cumulant, ainsi, un chiffre d’affaires de 5,7 milliards de dinars.
Les affaires nationales enregistrent un chiffre d’affaires d’un peu plus de 3 milliards de dinars, en baisse de 66,4% par rapport à la même période de l’exercice précédent.
La même tendance baissière est constatée en affaires internationales qui affichent une légère diminution de 1,6% par rapport au chiffre d’affaires enregistré durant le 2e trimestre 2019.
Karima A.