« Nous ciblons les secteurs de l’agro-alimentaire et de la pétrochimie »
D’une Sarl au niveau régional à une SPA, d’une dimension nationale et aussi internationale, l’entreprise Salah Plast puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est aujourd’hui considérée comme un business modèle. De 2006 date de sa création à ce jour, Salah Plast a su évoluer à travers le temps avec subtilité pour pouvoir s’imposer comme un acteur important dans le champ d’activité économique algérienne. Il est donc essentiel pour ce qui nous concerne d’ouvrir nos colonnes à son P-DG, en l’occurrence M. Fouad Salah, pour nous relater son parcours et celui de son entreprise.
LCE : En préambule revenons sur l’historique de l’entreprise Salah Plast & gaz…
Le parcours de notre entreprise a commencé en 2006 avec la création de la première société du groupe, Comptoir des Épices (CDE). Il s’agit d’une unité spécialisée et activant jusqu’à ce jour dans la transformation et torréfaction de produits alimentaires avec une variété de produits dont la qualité et la conformité des matières premières nous permettent de nous positionner comme leaders sur le
marché national. La gamme de produits comprend notamment les arachides grillées, pois chiches moulu et plus récemment l’écoute du marché nous a amenés à proposer le pop-corn. Forts de cette expérience et après quatre années dans la production agroalimentaire, nous nous sommes lancés en 2010 dans un nouveau type de produit pour ce secteur. Il s’agit de la fabrication de gaz industriel avec SALAH Gaz, dont le produit phare est le CO2 grade alimentaire, destiné au secteur agro-alimentaire (boissons gazeuses) et à celui du traitement des eaux (Stations de dessalement). Et voilà que quatre autres années plus tard, notre groupe a vu la naissance de sa troisième société avec la création, en 2014, de SALAH Plast (SP), spécialisée dans la fabrication d’emballage plastique destiné aux professionnels dans divers secteurs : agro-alimentaires, chimie, pétrochimie, etc.. Notre société a donc évolué à travers le temps pour passer en une dizaine d’années à peine d’une S.a.r.l. avec une seule activité à une S.p.a. regroupant trois entités industrielles, auxquelles s’ajoutera prochainement une quatrième ! Oui, car notre groupe étudie continuellement les possibilités de s’introduire dans de nouveaux marchés.
Salah groupe ayant évolué à l’Ouest du pays, peut-on dire qu’il a une dimension nationale et peut-être internationale ?
Il est vrai que la localité de fondation de notre groupe a fait que son évolution s’est étendue à l’Ouest du pays en termes d’investissement tangible. Les années passant, et au-delà de la très forte présence physique de nos produits sur le marché national que nous constatons à travers la distribution des marques de nos clients, pour lesquels nous fournissons l’emballage plastique – car en effet plusieurs marques prestigieuses nous ont accordé leur confiance et ce je dirais au regard des exigences de qualité absolue imposées par SP dans ses processus de production –, nous observons donc également que nos propres produits finis qu’ils soient agroalimentaires ou gaziers reçoivent une demande importante à travers tout le territoire national. A titre d’information, j’ajouterais sur ce point que nous disposons d’une flotte de transport du Gaz composée de deux 02 camions citernes de 25T et deux 02 camions citernes de 10T, afin d’assurer un meilleur service de livraison à nos divers clients aux quatre coins du pays. Sans oublier de mentionner nos partenaires dans le domaine technologique. Nos unités de production disposent en effet d’importantes machines à la pointe de la technologie que nous avons pu acquérir à travers nos partenariats avec des fournisseurs européens. Au-delà de nos partenariats techniques, ce qui m’amène à vous confirmer la dimension internationale du Groupe SALAH c’est son ambition de développement à l’international via l’export. Les collaborateurs au sein du groupe sont en veille stratégique et, comme dit précédemment, nous projetons sans cesse de nous introduire dans de nouveaux marchés, qu’ils soient nationaux et internationaux. A ce titre, et considérant le continent africain comme notre véritable axe de développement, nous avons déjà réussi à exporter nos produits vers la Tunisie ainsi que la Mauritanie en attendant d’autres destinations à venir. Aussi, nous poursuivons les négociations avec une importante entreprise française pour la relocalisation en Algérie
d’une certaine partie de sa production délocalisée en Chine,négociations ralenties par la pandémie (covid19) mais qui sont désormais en bonne voie.
Après 10 ans d’existence, l’entreprise Salah est devenue un groupe avec trois filiales, Peut-on dire que le groupe Salah est un business model en faisant référence à votre évolution à l’horizontal et d’intégration ?
Je dirais, pour préciser davantage mes précédents propos, que notre entreprise a toujours considéré la possibilité de pénétrer de nouveaux marché en veillant à privilégier les domaines combinables à notre métier de base pour la construction du groupe, ceci dans l’optique de créer un faisceau d’activités complémentaires. C’est ainsi qu’en plus du développement de la gamme de nos produits à l’horizontale, nous avons opté pour l’intégration de certains aspects en amont de cette production. Vous trouverez de ce fait que le conditionnement des produits de notre activité agroalimentaire (CDE) est assuré par celle de l’emballage plastique (SP), une charge importante d’économiser sur le coût de revient de notre produit final grâce à son intégration à l’activité du groupe qui nous permet de pouvoir nous passer d’un fournisseur externe. Et c’est dans le même esprit que nous envisageons d’intégrer l’activité d’imprimerie des étiquettes IML (In Mold Labelling) à notre circuit. Il s’agit là d’étiquettes aux polypropylènes utilisées lors du processus de production de l’emballage qui fusionnent avec la matière pour former au final un ensemble homogène et de haute qualité avec le contenant. Notre objectif est donc de prendre en charge la réalisation de ces étiquettes afin de proposer ce service à nos clients tout comme à notre propre production. L’évolution de notre entreprise à la fois horizontalement et verticalement constitue l’origine de la valeur ajoutée au sein de notre groupe et c’est en ce sens qu’il représente un business model dans le champ de l’activité économique algérienne.
Peut-on savoir davantage sur la taille de vos entreprises par les principaux agrégats (vos investissements, leur taille, le nombre d’employés, le CA, etc. )
La SPA Groupe Salah compte un effectif global de près de 400 employés pour l’ensemble de ses entités. Notre parc industriel, acquis auprès d’un fournisseur allemand, compte une trentaine de machines opérant dans le soufflage, injection et thermoformage, 15 robots et une centaine de moules, ceci en plus des deux unités de production de gaz, le moulin et le four pour la production alimentaire. C’est ce qui nous permet d’offrir une large gamme de produits à nos clients en termes de volumes et de formats. Ceci tout en poursuivant notre stratégie d’investissement avec l’ambition d’élargir notre sphère dans le domaine de l’industrie et la transformation comme vous avez pu le constater précédemment, ce qui appellera à de nouveaux besoins notamment en effectif. Ayant entamé cette aventure avec un nombre réduit de machines, il est évident que l’investissement dans l’élargissement de nos activités et notre parc industriel a engendré une évolution de notre CA qui a connu une augmentation continuelle, passant de 7 et 10 millions de dinars la première et la deuxième année et de 2 à 3 milliards de dinars, ces dernières années. Cet élargissement nous a d’ailleurs valu de devoir trouver de nouveaux lieux avec la superficie suffisante pour bien accueillir nos chaines de production, chose faite durant l’année 2021 avec le déménagement de l’unité de plastique aux locaux de la ZI d’Essenia.
Le groupe Salah a substitué certains produits importés par la production, qu’en est–il pour l’exportation ?
Un de nos principaux soucis est en effet celui de répondre aux besoins du marché national afin de diminuer les importations, conformément aux orientations du gouvernement. Pour ce faire, SP, notre unité de plastique dotée de divers systèmes robotiques en plus d’une trentaine de machines (soufflage, injection et thermoformage), a réussi depuis quelques années à remplacer l’importation de barquettes et autres contenants alimentaires et industriels par sa propre production, à la grande satisfaction de nos clients ! Afin de se faire une place dans le circuit des exportations, le Groupe s’est consacré dès l’année 2017 à ce volet en participant à des foires et salons internationaux à travers le monde. Conscients de l’énorme potentiel que nous offre le continent africain, nous considérons ce marché comme notre véritable axe de développement et c’est pour cela que nos premières opérations d’exportations avaient pour destinations la Tunisie avec des barquettes alimentaires, puis la Mauritanie avec des jerricans pour lubrifiants. Ceci dans l’attente de pouvoir concrétiser notre projet avec l’entreprise française qui envisage de nous confier une partie de sa production.
Le secteur de l’emballage et de l’étiquetage est en constante évolution technologique, pourriez-vous nous indiquer les dernières nouveautés introduites par la filière Salah Plast et quels sont les
secteurs cibles ?
Travaillant sans cesse pour garder notre standing, le groupe investit continuellement dans les dernières technologies afin de proposer le meilleur produit et garder la confiance de ses clients, leur satisfaction étant notre principal objectif et la source de notre réussite. L’unité de plastique SP utilise les dernières technologies en matière d’emballage plastique et d’étiquetage. L’IML, pour In Mold Labelling, en représente un bel exemple d’autant plus que nous aurons bientôt notre propre unité d’imprimerie. Les secteurs que nous ciblons restent ceux de l’agroalimentaire et de la pétrochimie. En proposant des volumes allant de 140 Gr à 10L, nous y occupons la place n°1 en termes de diversification de la gamme de produits et formats. Poursuivant notre stratégie d’investissement, nous nous préparons pour la mise en marche d’une nouvelle ligne de fabrication de préformes PET adaptées à de nombreuses utilisations, que nous proposerons sur catalogue ou développées sur mesure. Présentant régulièrement de nouveaux produits, nous nous mettons un point d’honneur pour faire que nos investissements dans de nouveaux équipements dans le domaine de la transformation du plastique ne se passent pas aux dépens de l’environnement. Cet aspect occupe toute sa place au sein de notre management. A ce titre, il faut savoir que SP rejette zéro déchet plastique, la totalité de ses rébus étant récupérés et réintégrés à la chaîne de production. Etant tenus par la conformité au certificat, le recyclage de déchets externes ne nous est pas encore réalisable à ce jour. Aussi, les installations de l’unité de « SP » sont équipées de tout un réseau de refroidissement qui se fait par de l’eau osmosée à l’intérieur d’un circuit fermé. Nous travaillons également en collaboration avec les universitaires à travers l’organisation de visites mutuelles ou la sponsorisation de travaux de recherche. Le dernier en date portait sur la production d’hydrogène à partir des énergies renouvelables, dont un prototype verra bientôt naissance. Nous donnons ainsi le meilleur de nous-mêmes face aux défis du lendemain en utilisant notre potentiel d’innovation de façon conséquente dans le domaine de transformation du plastique
Aujourd’hui on parle de l’emballage intelligent qui permet de sauvegarder plus longtemps les aliments en cas d’exportation, avez-vous déjà des solutions à proposer à vos clients, essentiellement à ceux de l’industrie de la transformation agroalimentaire, à l’instar de la barquette qui jusque-là était importé ?
Notre unité de transformation du plastique se procure sa matière première, le polypropylène, par l’entreprise de Skikda de la Sonatrach quand cet intrant n’est pas importé à partir de certains pays du Golfe. La qualité et la conformité des matières premières étant la condition sine qua non pour l’obtention d’un produit fini irréprochable au niveau de la solidité et de l’alimentarité. Cela nous permet en effet d’assurer une transformation dans la conformité des normes internationales que ce soit en termes de sécurité alimentaire, sanitaire et physique lorsqu’il s’agit de produits chimiques, mais également en termes d’esthétique pour un meilleur marketing et merchandising des articles de nos clients grâce à la technologie IML. Pour faire face à la concurrence et garder notre standing, le groupe
investit dans les dernières technologies de façon continue afin de proposer le meilleur produit et préserver la satisfaction de ses clients. Nous sommes également à cheval avec le département des ressources humaines sur le volet de la formation continue et le recyclage du personnel technique.
Salah gaz produit de l’oxygène, comptez-vous produire d’autres gaz ?
Pour ce qui est de SALAH Gaz, la fabrication du gaz CO2 grade alimentaire nécessitant des équipements bien spécifiques, ceux-ci sont destinés exclusivement à cet effet, sachant que cette unité a connu une extension avec une nouvelle unité de production d’une capacité de production 1 000 Kg/heure. Elle équipée par ailleurs de la dernière technologie : combustion au gaz naturel, assurant un produit fini d’une grande qualité avec un taux de pureté de 99.9%. L’unité d’oxygène quant à elle produit déjà d’autres gaz tel que l’hydrogène ou l’acétylène destinés, entre autres, à servir respectivement de matière de base pour la production d’ammoniac, et de combustible de haute température notamment utilisé dans la soudure de l’acier et l’assemblage de métaux en général.
Karima A.