M. Soufi, pensez-vous que les Fin’Tech en Algérie ont une chance de se développer de façon à exercer leur mission de la bonne manière ?
M. Hakim Soufi : Le secteur de la Fin’Tech est en plein essor à travers le monde et l’Algérie peut et doit y prendre sa part. Il est impératif de prendre le train de la digitalisation à temps, afin d’arrimer l’économie nationale aux évolutions mondiales. Les Fin’Tech en Algérie sont à un stade de développement précoce, mais divers acteurs et intervenants ont la maturité de pouvoir faire évoluer les choses dans le bon sens. Nous relevons des annonces et des projets pour rendre l’écosystème favorable et encourager les start-ups en général, l’économie numérique en particulier. Nous souhaitons de tout cœur les voir se concrétiser. Nous sommes prêts à contribuer efficacement aux nouvelles réalisations.
Selon vous, comment développer de nouveaux services financiers, en appoint au financement classique ?
Le financement classique pourrait être complété par des services financiers nouveaux, qui dégageraient ainsi des capacités d’investissement et de développement, nouvelles, bénéfiques pour l’économie du pays. Un levier intéressant pour diffuser ces nouveaux services serait de passer par la Bourse. Avec une bancarisation et une traçabilité accrue, en plus de nouvelles possibilités de financements pour les entreprises, nous n’y voyons que des points positifs.
Que prévoit la loi de finances 2021 en ce qui concerne les Fin’Tech ?
Elle ne prévoit rien, car la notion Fin’Tech n’est pas du tout définie à l’heure actuelle.
Quelles sont vos propositions en tant que compagnie d’assurance pour aider les Fin’Tech à décoller ?
C’est effectivement ce qu’on appelle les Insur’Tech, ou Assur’Tech, qui sont un pendant quasi naturel de la Fin’Tech. En tant que compagnie d’assurance, MacirVie a elle-même bien avancé sur sa digitalisation, en intégrant, autant que faire se peut, une dimension technologique à ses produits et services d’assurance. Nos propositions sont simples : permettre aux acteurs algériens qui le souhaitent de pouvoir fonder de nouvelles entités, spécialisées en assurance, particulièrement les Assur’Tech. Pour ce faire, il serait idéal d’assouplir le cadre réglementaire, notamment en termes de capital social nécessaire pour ce secteur porteur. Par exemple, l’on pourrait imaginer d’abaisser le seuil du capital social minimal par branche, ou par produit, afin de permettre à de nouvelles compagnies d’assurances d’émerger. Cela enverrait un formidable signal sur l’attractivité du marché financier national et contribuerait à lui insuffler une nouvelle énergie, bénéfique pour tous.
Peut-on rattraper notre retard en ce qui concerne la levée de fonds des start-ups ?
Il est impératif de relever le défi du financement et de la levée de fonds des start-ups, pour tous les secteurs confondus. Ces nouvelles entreprises sont un vecteur de création d’emplois, de richesse, de prospérité pour notre pays. Nous sommes totalement capables de le faire, pour peu que nous nous en donnions les moyens. La volonté politique semble aller en ce sens, notamment avec la création d’un fonds destiné à cet effet, et pourquoi ne pas penser à mettre en place un «Nasdaq» pour les valeurs technologiques algériennes.
K. A.