Véritable enjeu économique, les industries extractives et de transformation des métaux industriels sont au cœur de la stratégie politique de relance économique du gouvernement qui s’emploie à diversifier ses investissements dans un développement durable des activités économiques hors hydrocarbures. 2021 sera l’année de l’amorcement de la relance tant attendue de la filière Mines, en devenir à horizon 2025, une puissance continentale, en exploitant aussi bien ses richesses en surface et en sous sol.
L’activité industrielle minière était longtemps en latence, même si les études réalisées ces dernières années ont mis au grand jour le potentiel minier dont recèle le sol algérien et qui est équivalent, estiment certains experts du domaine, à celui des grands pays miniers. Pas moins d’une trentaine de gisements et gîtes majeurs avérés seront mis en adjudication en 2021, allant de l’extraction jusqu’à la fabrication des produits finis.
Selon le dernier inventaire et cartographie des richesses minérales mis à jour en 2016, une trentaine de gisements sont inscrits au plan de relance 2020-2025 de l’industrie minière, nous apprends Sofiane Houfani, président de l’Anam. Une diversité qui ne contribue à ce jour qu’à hauteur de 1% du PIB.
Pour donner le coup de starter, l’Algérie s’est d’abord donné les moyens, en créant un portefeuille ministériel dédié exclusivement à la filière des Mines qui s’appuie sur deux agences : Anam et Asga.
Sur instruction de Abdelmadjid Tebboune, président de la République, qui s’inscrit dans ses 50 engagements, il fait un point d’honneur de relever le seuil de contribution du secteur dans le produit intérieur brut (PIB).
L’Algérie compte rattraper le retard dans l’exploitation de ses richesses minières, incommensurable, notamment en fer, manganèse, phosphate, cuivre, zinc et plomb, volfram, terre rare, sels, métaux du futur, qu’elle n’a pas exploitées malgré leur disponibilité en quantité et qualité et a continué à en importer durant les années d’aisance financière. Ce sont plus d’1 milliard de dollars de produits miniers importés annuellement pour ses besoins industriels, dont une dizaine de millions de dollars de facture de la baryte, utilisée dans les forages de puits pétroliers, nous a précisé Sofiane Houfani dans son entretien. L’Algérie importe aussi des pierres décoratives pour plusieurs centaines de millions de dollars, comme du granit et du marbre ; des produits largement utilisés.
Trois gisements prioritaires, croit-on savoir auprès de l’Anam, seront mis en exploitation, à savoir les gisements de plomb-zinc de la mine d’Amizour, la production du phosphate de Kef Senoun (Tébessa), wolframitin (tungstène) et le gisement d’or au Hoggar, en encourageant l’orpaillage à travers des coopératives de jeunes et encore le mégaprojet de fer de Gara Djebilet pour répondre, à terme, aux besoins nationaux des métallurgistes publics et privés afin de construire cette chaîne de valeur mine-acier-économie ou mine – transformation-engrais-agriculture, à forte contribution au PIB. Certains experts attendent un impact sur le Pib de 6% sur le moyen terme. Pour y parvenir, l’Algérie aura fort à faire en termes d’investissement et d’amélioration du cadre réglementaire, pour attirer plus d’investisseurs, qui pour l’instant, seuls les chinois ont manifesté de l’intérêt.
L’avenir minier en Algérie ne se résumerait plus désormais à l’extraction et la revente en l’état, mais sera aussi celui du développement d’une industrie de transformation (raffinage, métallurgie…), des engrais, voire l’exportation des excédents en produits finis. Plusieurs investissements sont déjà identifiés en cours d’installation et attendent leur lancement en 2021, à l’instar de la raffinerie de sel d’Enasel qui dispose de capacité de raffinage de 80.000 t/jour. D’autres sont à consentir. À l’instar des anciens gisements et plusieurs autres découvertes de Béchar, Amizour, en passant par Tamanrasset pour son granit et or et Tindouf pour ses sels, gypse et argile, dont les réserves de sel sont estimées à 400.000 milliards de tonnes, l’Algérie est en devenir une puissance grâce au secteur minier qui connaîtra de futurs développements qui passent par des contrats de partenariat public avec les étrangers et privés algériens.
K. A.