L’Algérie s’oriente vers l’ouverture de banques à l’étranger, en Europe et en Afrique, pour permettre aux expatriés de la communauté de déposer ou de transférer leur argent et de payer des échanges commerciaux ; une procédure qui contribuera de manière significative à attirer les investissements et à augmenter la croissance économique.
Le système bancaire algérien souffre de nombreuses carences qui affectent négativement son niveau de performance, dont le manque de qualification, retard dans l’utilisation des moyens de paiement modernes numérisés (banque électronique), problématique dans le respect des normes prudentielles mondiales, notamment celles de Bâle, focalisation sur le financement du commerce extérieur et des opérations d’importation au détriment du financement de projets d’investissements productifs, etc. Compte tenu du rôle important des banques dans le mouvement de la roue de l’économie, en particulier dans les pays en développement qui souffrent de l’absence de marché financier développé, comme c’est le cas pour l’Algérie, il est urgent de réformer le secteur. Cette réforme doit se refléter dans le système bancaire en termes d’organisation et de performance. A cet effet, la Banque d’Algérie, en tant qu’institution chargée de la préservation de l’intégrité, de la solidité et de la stabilité du système bancaire algérien, a pris plusieurs mesures et procédures qui contribuent grandement à améliorer les méthodes de maintien de ces équilibres, notamment en matière de respect des normes du Comité de Bâle (III-II) et de conformité aux normes comptables internationales. De nouveaux mécanismes devront être mis en place tels que le système de notation bancaire et des entreprises et les tests de résistance financière. En fait, la refonte du système bancaire est l’étape fondamentale de la réforme économique initiée par les autorités publiques de par sa position vitale dans la mobilisation de l’épargne et le financement du développement du pays. Les banques sont considérées comme des institutions financières jouant le rôle de médiateur entre ceux qui offrent et ceux qui demandent de l’argent, et elles sont un outil de crédit, un moteur de l’activité économique et un instrument efficace dans le processus de financement de la croissance.
Renforcer la capacité des institutions bancaires et financières pour faire face aux facteurs de concurrence et de risque
Le contexte économique international connaît des changements importants et multiples caractérisés par une grande complexité et une rude concurrence : la grande ouverture des marchés et des fusions, d’une part, des alliances stratégiques et des blocs économiques, d’autre part, un développement accéléré de la mondialisation et de la libéralisation des marchés financiers, sans parler du high-tech financier de l’évolution de la nature du travail financier et technologique utilisé et des outils et des opérations de financement. L’Algérie, comme d’autres pays, devrait renforcer la capacité de ses institutions bancaires et financières à faire face aux facteurs de concurrence et de risque, d’autant plus qu’elle se prépare à adhérer à l’Organisation mondiale du commerce, avec toutes les conséquences de cette adhésion, l’engagement à tous les accords, dont le plus important est la libéralisation des services financiers et bancaires, ce qui lui fait faire face à des répercussions représentées dans des défis Par conséquent, il est devenu une nécessité urgente pour le système financier et bancaire algérien de rechercher des mécanismes, des stratégies et des fondations permettant de faire face aux impacts et aux défis qu’ils créent à la lumière de la tendance à une plus grande libéralisation du commerce des services financiers et bancaires, ou la soi-disant mondialisation financière et le nouveau ordre économique mondial avec l’avènement de la pandémie de coronavirus.
L’avenir face au système bancaire algérien
À travers cette contribution, nous tenterons d’expliquer dans quelle mesure le système bancaire algérien interagit avec les données et les changements internationaux et dans quelle mesure il est prêt à faire face à la concurrence la plus intense à travers les pivots suivants : Le premier pivot : les concepts de base de la mondialisation financière en mettant l’accent sur les opportunités et les risques. Le deuxième pivot : les effets et implications de la mondialisation financière sur le système bancaire. Le troisième pivot : les stratégies de développement du système bancaire algérien pour faire face aux changements actuels. L’Algérie s’oriente vers l’ouverture de banques à l’étranger, en Europe et en Afrique, pour permettre aux expatriés de la communauté de déposer ou de transférer leur argent et de payer des échanges commerciaux ; une procédure qui contribuera de manière significative à attirer les investissements et à augmenter la croissance économique. Les autorités suprêmes du pays ont répondu, dans ce sens, aux demandes qui ont longtemps été formulées, tant par les membres de la communauté résidant à l’étranger que par les négociants économiques algériens souhaitant investir et exporter des produits nationaux à l’étranger, en autorisant l’ouverture de succursales de banques et d’institutions bancaires nationales à l’étranger pour justement faciliter les échanges commerciaux et le transfert de fonds. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’un Conseil des ministres, avait insisté, en effet, pour « ouvrir des banques algériennes à l’étranger, en Europe et en Afrique, qu’elles soient nationales ou à capital commun, pour permettre aux expatriés algériens de déposer ou transférer leur argent et de payer les échanges commerciaux, notamment avec les pays africains ». Si l’Algérie pouvait attirer ces fonds en offrant à leurs détenteurs des incitations à l’investissement et en facilitant l’octroi de prêts et de transactions, il y aurait une valeur ajoutée apportée par ces derniers. Cependant, la « question fondamentale » qui reste posée relève de la nécessité de restaurer la confiance dans le climat des affaires, de la rapidité d’exécution des ordres dans les institutions bancaires mais aussi de la stabilité des lois. Dans ce sens, la réforme du système bancaire constitue l’étape fondamentale de la réforme économique, et son adaptation aux nouvelles orientations résulte des défis du nouveau programme du gouvernement. Il est évident que l’efficience du système bancaire algérien dépendra de l’efficacité et de la qualité des instruments financiers qu’il utilise en plus de l’élément humain, des capacités matérielles et financières, ainsi que du niveau d’intégration des technologies high-tech lui permettant d’être compétitif sur le marché national et mondial. Aussi, nous sommes arrivés aux conclusions suivantes :
– La nécessité de mise à niveau de la ressource humaine par la qualification et la formation continue, avec l’importance de s’assurer que les directions des banques disposent d’une expertise bancaire suffisante pour pouvoir améliorer et développer la performance de la banque. En plus, donner la priorité dans l’emploi aux diplômés universitaires et à ceux qui ont des spécialisations dans le domaine bancaire. Poursuite des réformes bancaires en ligne avec l’évolution de la scène bancaire mondiale ;
– Moderniser le système bancaire algérien en utilisant au maximum les technologies modernes & progrès technologique et en modernisant les services bancaires, ainsi que le système de paiement dans les banques algériennes, dans le but de satisfaire les demandes des clients ;
– Coordonner, assouplir et unifier les lois, règlements et instructions bancaires et promulguer la législation relative au système financier, adapter le droit pénal pour tenir compte des crimes électroniques et la nécessité pour le système judiciaire de suivre le rythme des développements technologiques dans le domaine bancaire ;
– Encourager la création de banques ;
– Parachever le marketing bancaire et en appliquer les principes aux banques algériennes. Et, enfin, la nécessité pour les banques algériennes de se conformer aux normes internationales en matière d’adéquation des fonds propres, de gestion des risques et de respect des décisions du Comité de Bâle.
N. D.
Nabil Djemaâ, expert financier