Décliné pour asseoir un nouveau cadre de référence des politiques de la gouvernance du Président Macky Sall, le PSE visait à conduire le Sénégal sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035, en permettant aux Sénégalais une inclusion effective dans le tissu économique.
Lancé en 2014 par le Président Macky Sall, soit deux après son élection à la magistrature suprême du pays, le Plan Sénégal Emergent (PSE) est un nouveau cadre à la fois politique, économique et social basé sur trois axes fondamentaux pour conduire un pays sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035 en se basant sur trois axes majeurs, et pas des moindres, à savoir «la transformation de la structure de l’économie dans le sens de soutenir une dynamique de croissance forte et durable», «élargir l’accès aux services sociaux et la couverture sociale et préserver les conditions d’un développement durable» et «répondre aux exigences de bonne gouvernance, à travers le renforcement des institutions et la promotion de la paix, de la sécurité et de l’intégration africaine». Pas si évident pour un pays qui, depuis cinq longues décennies, n’a pas enregistré des taux de croissance qui répondaient aux attentes des populations, avec des contre-performances qui ont aggravé la pauvreté, notamment en milieu rural.
Avec un projet ambitieux et pragmatique, le chef de l’Etat sénégalais a placé l’égalité des chances et la justice sociale au cœur du PSE pour concrétiser l’idéal républicain. Le PSE, un document de référence et fondamental, décline de meilleures perspectives, en ce sens où il apporte des réponses aux multiples attentes des populations et d’une économie à la recherche d’un essor, avec autant de réalisations à mener à l’horizon 2035. Le Président Macky Sall n’est pas allé de main morte !
Au lendemain de son accession à la magistrature suprême du Sénégal, il lancera des réformes dans le domaine social, avec l’octroi de allocation de bourses de sécurité familiale aux ménages les plus démunis, de la carte d’égalité des chances pour les besoins aux besoins spécifiques, comme les handicapés, de la couverture maladie universelle (CMU), de la revalorisation des pensions de retraite, de la gratuité de la césarienne et de l’amélioration des niveaux de revenu des travailleurs. L’enjeu était majeur, car il fallait, dès le départ, offrir aux Sénégalais les moyens de leur autonomie financière grâce à leur inclusion effective dans le tissu économique. D’un point de vue macroéconomique, lit-on dans ce document, «avec une croissance atteignant rarement 5%, le Sénégal est en retrait par rapport à la bonne dynamique dans la sous-région Ouest africaine et attire peu d’investisseurs dans les secteurs stratégiques et les infrastructures structurantes. La faiblesse de la productivité et le poids du secteur informel (plus de la moitié du PIB) constituent une contrainte à la transformation structurelle de l’économie». Pourtant, souligne-t-on, «le Sénégal dispose d’atouts et d’opportunités parmi lesquels la stabilité politique et la solidité des institutions, la viabilité du cadre macroéconomique et budgétaire, le potentiel démographique avec la jeunesse de la population, les importantes ressources agricoles, hydro-agricoles et minières, le potentiel de plateformes régionales de services (éducation, santé et finance), la position géographique stratégique et le capital-image couplé au rayonnement international, l’ouverture sur de grands ensembles économiques ainsi que le dynamisme de sa diaspora».
Du coup, le Président Macky Sall s’est engagé dans un nouveau modèle de développement économique et social à travers le PSE qui vise l’émergence dans la solidarité. La vision est celle d’«Un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire et un Etat de droit». Pour le chef de l’Etat sénégalais, «ce référentiel de la politique économique et sociale met l’accent sur la création de richesses et d’emplois, le renforcement de la gouvernance, le développement des secteurs stratégiques ayant des impacts significatifs sur l’amélioration du bien-être des populations particulièrement à travers la protection des groupes vulnérables et la garantie de l’accès aux services essentiels», avec, pour philosophie, «des ambitions décennales» pour chacun des trois axes majeurs du PSE. Pour réussir un tel défi, le Président Macky Sall a engagé des actions prioritaires, avec 27 projets phares et 17 réformes, pour toucher tous les secteurs d’activité et donner «un nouveau visage à l’économie et à la société sénégalaises grâce à leur impact sur le taux de croissance et la redistribution équitable de la richesse nationale», car, explique-t-on dans ce document, «le PSE a été conçu et validé grâce à une vaste concertation avec tous les acteurs. Il a été appuyé, en février 2014, par la communauté internationale des partenaires à l’occasion du groupe consultatif de Paris». En adoptant un nouveau modèle de développement, le Sénégal a opté pour des «ruptures» avec l’ancien modèle économique inapproprié à travers des actions osées afin de «relever durablement le potentiel de croissance» et «stimuler la créativité et l’initiative privée afin de satisfaire la forte aspiration des populations à un mieux-être».
Au sens de la transformation structurelle de l’économie, le chef de l’Etat s’appuie sur la consolidation les moteurs traditionnels de la croissance et le développement de nouveaux secteurs créateurs de richesses, d’emplois, d’inclusion sociale et à forte capacité d’exportation et d’attraction d’investissements. Tous les secteurs sont concernés, notamment l’éducation, l’énergie, l’agriculture, la pêche et l’aquaculture, l’artisanat, les TIC, l’industrie, les banques et les assurances, la santé, la culture, le sport, le transport et la logistique, les mines, les services, le BTPH et autres secteurs qui s’appuient sur la promotion de terroirs et des pôles économiques viables pour stimuler le potentiel de développement sur l’ensemble du territoire. Au sens de la ressource humaine, le chef de l’Etat sénégalais a ambitionné «une amélioration significative des conditions de vie des populations» et «une lutte plus soutenue contre les inégalités sociales tout en préservant la base de ressources et en favorisant l’émergence de territoires viables», alors que le renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la gouvernance, de la protection des droits et libertés et de la consolidation de l’État de droit visent, essentiellement, à «créer les meilleures conditions d’une paix sociale et de favoriser le plein épanouissement des potentialités». Pour le Président Macky Sall, ces trois axes majeurs permettront de créer les conditions de l’émergence à l’horizon 2035. Ce à quoi, le PSE imposait, dès sa mise en vigueur, «le règlement de la question vitale de l’énergie», «la mise en place d’infrastructures de dernière génération pour le soutien à la production», «l’amélioration de l’environnement des affaires», «le renforcement du capital humain» et «la satisfaction des besoins de financement de l’économie» à travers les capacités d’impulsion de l’État et un leadership affirmé et très soutenu ainsi que la réforme et la modernisation de l’administration publique. Dans l’urgence, le chef de l’Etat sénégalais a amorcé des réformes clés pour asseoir un environnement des affaires meilleur. Ces dernières portaient, selon le PSE, sur «l’automatisation des procédures administratives», «la mise en place d’un dispositif fiscal et juridique incitatif et simplifié», «l’amélioration de la compétitivité des facteurs de production» et «la promotion de l’investissement à fort impact». Appuyées par une diplomatie économique proactive, ces réformes ciblaient notamment l’approfondissement de l’intégration pour «renforcer la stabilité régionale» et «saisir les opportunités offertes par les marchés extérieurs», et ce, en favorisant l’implication des Sénégalais de la diaspora dans les efforts de développement national. Et si le PSE se veut également un cadre pragmatique, le chef de l’Etat sénégalais a boosté l’administration publique qui, elle aussi, était appelée à généraliser la culture de la transparence et l’obligation de rendre compte de la gestion axée sur les résultats, à travers notamment «la mise en place de structures de planification et de suivi-évaluation dédiées, le renforcement des capacités des personnels, l’appropriation des politiques par toutes les couches de la société et l’exercice d’un contrôle citoyen». Car, dans son fondement, le PSE s’interdit les facteurs de risques pour son exécution et sa réussite. Il aura fallu anticiper contre «l’instabilité institutionnelle», «les résistances aux changements», «la faible appropriation», «la faible mobilisation des ressources budgétaires», « ’absence des ressources humaines requises pour conduire les réformes et les projets», «les retards dans la mise en œuvre des réformes sur l’environnement des affaires et la modernisation de l’administration publique», «les dépenses sociales imprévues», «les aléas climatiques», comme les inondations et la sécheresse, «la capacité d’absorption limitée des ressources» ainsi qu’«un suivi-évaluation insuffisant», raison pour laquelle le Président Macky Sall a déployé le PSE à travers un Plan d’Actions prioritaires (PAP) quinquennal adossé aux axes stratégiques, aux objectifs sectoriels et aux lignes d’actions de la stratégie, mais aussi en déclinant le PAP via des projets et des programmes de développement inscrits dans un cadre budgétaire sur la période 2014-2018 pour une meilleure visibilité et une efficacité dans la réalisation des objectifs. Ainsi, le PAP a été construit sur la base du scénario optimiste du PSE qui, lui, a été évalué à 9 685,7 milliards de FCFA, alors que son financement est acquis pour 5 737,6 milliards de FCFA, soit 59,2%, en sus du gap de financement à rechercher qui est de 2 964 milliards de FCFA, soit 30,6%, et celui à couvrir par des recettes additionnelles et des économies sur les dépenses qui sont de l’ordre de 984 milliards de FCFA, soit 10,2%. «La mise en œuvre diligente des réformes clés et des projets du PAP permettra d’atteindre un taux de croissance annuel moyen de 7,1% sur la période 2014-2018, de réduire le déficit budgétaire de 5,4% en 2013 à 3,9% en 2018. Le déficit du compte courant serait ramené sous la barre des 6% en 2018 et le taux de l’inflation, mesuré par le déflateur du PIB resterait en dessous du seuil communautaire fixé à 3%», avait consigné le gouvernement sénégalais dans le PSE. Pour le Président Macky Sall, il s’agit, avant tout, de «consolider un système politique centré autour des règles démocratiques, de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit», la promotion des valeurs culturelles du travail, de la responsabilité, de la citoyenneté et de la solidarité et garantir la sécurité, le développement équilibré du territoire, la cohésion nationale et œuvrer pour la paix et l’intégration africaine.
Nadine Ait Lamara