L’ambition affichée à travers le plan de relance économique 2020-2021 fait du secteur des Mines un levier d’intégration des matières premières produites localement en quantité suffisante, en substitution aux importations qui s’élèvent à 1 milliard de dollars en produits miniers, soit 31 matières minérales et métalliques importées, alors que le pays dispose de mines non exploitées. Tout porte à croire que la nouvelle politique de la relance minière va anticiper sur les besoins à venir en amont des industries nouvellement installées, à l’exemple des aciéries Tosyali et AQS et autres qui importent encore leurs consommables. Jusqu’à fin juillet, en Algérie, plusieurs secteurs ont été plus impactés que d’autres suite à la pandémie de Covid-19, mais l’heure actuellement est à la réorganisation de plusieurs autres plus stratégiques qui pourraient venir en appui à non seulement cette relance économique mais permettrait aussi de gagner en indépendance en substitution aux importations. La priorité la plus apparente est, notamment, celle des réaménagements sectoriels. Une nouvelle réorganisation a permis d’introduire de nouveaux portes-feuilles ministériels, à savoir ceux des Industries, de la Santé et des Mines, qui auront à jouer de nouveaux rôles à court et moyen termes dans l’échiquier d’une économie émergente hors circuit hydrocarbures. Les mines, par exemple, ont pour la première fois leur propre ministre, alors que celles-ci étaient rattachées au ministère de l’Industrie depuis leur nationalisation en 1966, avant qu’elles ne soient remises sous la tutelle du ministère de l’Energie et reviennent, encore une fois, sous la tutelle de l’Industrie sous l’ère d’Abdeslam Bouchouareb.
Aujourd’hui, Mohamed Arkab, le ministre des Mines, qui aura à charge de développer une nouvelle stratégie pour les mines, affiche la volonté d’aller aussi vers l’autosuffisance en matière de marbre et de s’orienter vers l’exportation, a-t-il indiqué dans une de ses déclarations.
Aujourd’hui, la priorité est de faire l’inventaire et d’exploiter les gisements identifiés pour répondre d’abord au besoin industriel national en intégration.
Par ailleurs, le département de Ferhat Aït Ali, ministre de l’Industrie, fait de la sous-traitance un levier du développement de son secteur. Mais pour ce faire, il faudra gagner en indépendance des matières premières, dite input. Le magazine Les Champions économiques ouvre ses colonnes aux acteurs du secteur des mines. Dans ce numéro, nous sommes allés à la rencontre de Mme Tafer Karima, présidente du directoire de l’Agence du service géologique algérien (Asga) et vice-présidente du Service géologique africain, qui maîtrise les dessous et dessus du sol algérien, ainsi que de Zerarka Tahar Cherif, P.-dg du groupe Manal, l’un des plus importants groupes industriels en Algérie. M. Zerarka se distingue par sa maîtrise des sciences dures qu’impose le secteur des industries des mines qui nécessite une connaissance fine des territoires, grâce au plan décennal qu’impose la discipline de la recherche minière. « L’Algérie offre de grandes opportunités d’investissements dans le riche patrimoine géologique et minier algérien », s’accordent à dire nos interlocuteurs dans ces deux entretiens à lire absolument…