S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3, ce dimanche 23 janvier , le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, au sujet de la filière céréalière et de logistique concernant les stokages et de la filière lait, a déclaré : « Je vous l’annonce de manière formelle, il n’y aura pas d’augmentation du prix du lait en sachet subventionné. Il demeurera à 25 dinars ». Quand à la production nationale de céréales qui sera collectée en 2021/2022, il annonce qu’elle devrait se situer entre 27 et 30 millions de quintaux, ce qui permettra à l’Algérie de réduire ses importations céréalières de 25%.
Selon le ministre, l’agriculture saharienne peut être d’un grand apport à la filière compte tenu des rendements qu’elle peut générer à l’hectare; soient 100 quintaux à l’hectare : « L’avenir du pays est dans l’agriculture saharienne », souligne-t-il. Concernant la révision des prix de céréales à l’achat au profit des agriculteurs, M. Henni a fait savoir que cette mesure décidée récemment par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, nécessitera une enveloppe de l’ordre de 30 milliards de dinars. Ce montant prévisionnel représente l’écart entre les anciens et les nouveaux prix d’achat, explique le ministre ajoutant qu’il va permettre aux agriculteurs « d’aller plus loin dans leurs investissements et leurs visions d’avenir ».
Pour ce faire, le département de M. Henni mise en particulier sur l’augmentation de la superficie agricole dédiée aux céréales qui est actuellement de l’ordre de 3,3 millions d’hectares, l’amélioration des rendement agricoles à 60/70 quintaux par hectare, la généralisation de l’irrigation notamment dans les zones Ouest et centre du pays. Pour ce qui est des capacités de stockage, M. Henni a assuré que les coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS) sont dotées d’une capacité de 34 millions de tonnes, outre les 25 millions de tonnes détenus par les opérateurs privés (minoteries et semouleries).
Quant à l’abattage des génisses, M. Henni appelle au strict respect des mesures instaurées dans le nouveau cahier des charges régissant ces opérations. Il a rappelé dans ce sens que l’abattage des vaches laitières de moins de sept ans est « strictement interdit » et que des instructions « fermes » ont été données pour assurer cette disposition. Évoquant le contrôle à opérer dorénavant au prêt des importateurs qui sont soumis à l’obligation d’assurer leurs bétails laitiers, ce qui implique également l’expertise des compagnies d’assurance dans le suivi. Le nombre des génisses pleines destinées à la production de lait qui devront être importées, sera déterminé en fonction de la demande des opérateurs privés. Il devrait s’élever « au minimum » à 20.000 têtes par an « si tout se passe bien », selon le ministre. Concernant les primes relatives à la collecte du lait, M. Henni a annoncé que ces primes font actuellement l’objet d’une étude par son département ministériel en vue d’une éventuelle augmentation. Elles sont actuellement fixées à 12 dinars pour le producteur, 4 dinars pour le collecteur et 5 dinars pour le transformateur. M Henni a fait savoir que l’Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (ONIL) importe annuellement, à lui seul, près de 180.000 tonnes de poudre de lait pour satisfaire les besoins du marché.